Le romantisme dans la peinture
1770 - 1870
Le romantisme est l’ensemble des mouvements
intellectuels et artistiques européens à partir de la fin du XVIIIe, caractérisé
par l’expression des sentiments. Il confronte le sentiment contre la raison,
les créations de l’imaginaire contre la représentation classique de la nature
humaine. Il touche différents domaines de l’art : la littérature, la
musique, la sculpture, le théâtre et la peinture.
I/ Les origines du romantisme
A) Où a-t-il commencé ?
L’éclosion
officielle du romantisme a eu lieu en Allemagne entre 1770 et 1780 sous le nom
de « Sturm und Drang » (Tempête et Passion). Le nom du mouvement est
emprunté au titre d’un drame de Friedrich Maximilian Klinger, poète et
dramaturge allemand (1752-1831). Pendant ce temps à cette époque en France
et en Angleterre, de nombreux artistes s’engageaient déjà sur la voie du
préromantisme. Peu à peu, le mouvement se diffuse en Espagne et dans toute
l’Europe.
Le
romantisme est précédé du néoclassicisme. Dans le domaine artistique, c’est à
l’intérieur du mouvement néoclassique que les tendances nouvelles apparaissent.
Les sentiments (la passion, la joie, même les plus sombres comme la peur) sont introduits progressivement
dans les œuvres où jusqu’à présent l’esthétique est surtout recherchée. Ainsi,
par exemple, la froideur dans les œuvres rendant hommage à l’Antiquité laisse
place à la passion ou la mélancolie.
En France le romantisme se divise en trois périodes :
- 1770-1822 : le préromantisme
- 1822-1843 : l’apogée du romantisme
- 1843-1870 : tradition post-romantique
- 1770-1822 : le préromantisme
- 1822-1843 : l’apogée du romantisme
- 1843-1870 : tradition post-romantique
La
fin du XIXe siècle est marquée par l’émergence d’un nouveau courant
culturel : l’orientalisme.
Femme Fellah, Charles Landelle, 1866 |
Le Rajah au Palace d'Amber, Edwin Lord Weeks, 1888 |
II/ Les caractéristiques du romantisme
A) Les rejets
Le romantisme rejette d’une part le rationalisme car la raison interdit l’expression des sentiments et d’autre part le classicisme parce qu’il empêche des créations imaginaires.
B) Les nouveautés
Le
romantisme n’est pas institué par des codes rigides comme le classicisme, ce qui laisse une totale liberté créative aux
artistes. De plus, il célèbre la liberté chromatique (abondance des couleurs
vives et claires).
C) Les techniques
Les
techniques sont variées : aquarelles, huiles sur toiles, gravures, dessins,
eaux fortes, aquatintes…
Le chat botté, dessin de Gustave
Doré
et gravure sur bois d’Adolphe Pannemaker
|
Les compositions peuvent être dynamiques ou statiques.
III/ Les thèmes privilégiés
Les thèmes principaux du romantisme sont :
- la nature
Le voyageur contemplant une
mer de nuages, Caspar David Friedrich, 1818
|
- le Moyen-Age
Ville médiévale sur un fleuve,
Karl Friedrich Schinkel, 1815 |
- l'exotisme et l'Orient
Chasse au lion dans le désert du Sahara, Horace Vernet, 1833
|
- le portrait
Portrait de
George Byron, Thomas
Phillips, 1835
|
- le merveilleux
Le Petit
Chaperon rouge,
Fleury François Richard, 1820 |
- le rêve
Le Cauchemar, Johann Heinrich, 1791
|
- le fantastique
Aliéné avec manies de
commandement militaire,
Théodore Géricault, 1822 |
- le mystère, la vie quotidienne
Intérieur de cuisine,
Martin Drölling, 1815 |
- la mythologie et l'histoire antique
Saturne dévorant ses enfants, Francisco
de Goya et Lucientes, 1823
|
- les images du sacré (tout ce qui se rapporte à la religion)
Le
Grand Jour de la colère,
John Martin, 1849-1854 |
- le mythe de Napoléon
Bonaparte au pont d’Arcole, Antoine-Jean Gros, 1796
|
- l'histoire contemporaine
La Liberté guidant le peuple, Eugène Delacroix, 1830
|
- l'expression des sentiments (amour, peur...)
IV/ Quelques peintres romantiques
En
France : Eugène Delacroix (1798-1863), Théodore Géricault (1791-1824), Antoine-Jean Gros (1771-1835), Eugène Devéria (1805-1865).
En Grande-Bretagne :
William Blake (1757-1827), William Turner (1775-1851), John Martin (1789-1854).
En Allemagne : Caspar David Friedrich (1774-1840), Philipp Otto Runge (1777-1810), Karl Friedrich Schinkel
(1781-1841)
Philipp Otto Runge |
En Espagne : Francisco de Goya
(1746-1828), Federico de Madrazo (1815-1894), Antonio María Esquivel (1806-1857), Valeriano
Dominguez Bécquer (1833-1870).
Franscico de Goya |
Livre
à lire : Le
Romantisme 1780-1860 : La naissance d’une nouvelle sensibilité, édition Gründ
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