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jeudi 22 octobre 2015

Histoire des Arts - Guernica

Guernica
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Introduction : Présentation de la peinture
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     A) Le tableau
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Titre : Guernica

Nature : huile sur toile

Genre : peinture historique

Dimensions : 3,51 x 7,82 m

Auteur : Pablo Picasso

Date : 1937

Lieu de conservation : Musée Reina Sofia, Madrid

L’œuvre est arrivée en Espagne qu’en 1981 car Picasso ne souhaitait le retour du tableau dans le pays que lorsque celui-ci deviendrait une démocratie.
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     B) L’artiste
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Pablo Picasso est un peintre, dessinateur et sculpteur espagnol. Né à Barcelone en 1881,  il étudie aux Beaux-Arts de Barcelone avant de s’installer à Paris en 1904.
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Ses premières œuvres, dont la teinte dominante est le bleu, correspondent à la période bleue (1901-1904) (la Mort de Casagemas, 1901 ; Dama en Éden Concert 1903 ; La Celestina, 1904).  Elle est marquée par les thèmes mélancoliques de la mort, de la vieillesse et de la pauvreté.
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La Mort de Casagemas (1901)
Dama en Éden Concert (1903)
    
La Celestina (1904)
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La période rose (1904-1906) (La famille de saltimbanques, 1905 ; les Trois Hollandaises, 1905) qui tire son nom des couleurs dans les tons orangés et roses des tableaux de Picasso, est plus paisible et plus heureuse. Les thèmes abordés sont la joie et l'inquiétude existentielle.
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La famille de saltimbanques (1905)
Les Trois Hollandaises (1905)
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En 1907, il peint Les demoiselles d’Avignon. Cette toile marque les débuts du cubisme dont il est l’un des principaux peintres. Picasso introduit des tissus, des papiers collés dans ses toiles,  s’inspire de l’art africain et de la peinture de Cézanne pour peindre les objets et les figures de manière fragmentée.
Les demoiselles d'Avignon (1907)
En 1925, avec La Danse, débute une période proche du surréalisme, dite « des métamorphoses » (Femme assise, 1927).
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La Danse (1925)
Femme assise (1927)
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En 1948, Picasso s’établit dans le Midi de la France et pratique tous les genres : poterie, céramique, sculpture (La Chèvre, 1950). Jusqu’à sa mort en 1973, il fait preuve d’une fécondité qui marque tout l’art du XXe siècle.
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La Chèvre (1950)
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Pour plus d'informations sur Pablo Picasso, cliquer ici.
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     C) Thèmes de l’œuvre
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Guernica est une œuvre engagée. A travers cette peinture, Picasso symbolise l’horreur des conflits humains, même si un évènement précis est à l’origine du tableau : le bombardement de la ville de Guernica. Guernica évoque toutes les guerres passées et futures.
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     D) Contexte historique
En Espagne, entre 1936 et 1939, une guerre civile oppose le camp nationaliste au gouvernement républicain. Le 18 juillet 1936, marque alors le début des combats : les nationalistes, menés par le général Francisco Franco et soutenus par l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie, se soulèvent. Les républicains reçoivent l’appui de l’URSS, du Mexique et de la France ainsi que des volontaires venus de cinquante pays (les Brigades internationales).
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Le 26 avril 1937, la légion nazie Condor mène un raid aérien sur la petite ville du pays basque espagnol, Guernica. Cette intervention militaire vise d’une part à soutenir le fidèle allié d’Hitler, le général Franco et d’autre part à tester les techniques et le matériel de guerre des nazis. L’attaque débute à 17h30 un jour de marché et se termine à 19h40. Pendant ces deux heures, les bombardiers Stuka (avions de combats en piqué ou bombardiers en piqué) larguent des bombes explosives, poursuivent à la mitrailleuse et achèvent les civils par 50 tonnes de bombes incendiaires, réduisant en cendres 70% de la ville. Le bombardement causa 1 654 morts et 889 blessés, essentiellement  des femmes, des enfants et des personnes âgées. Les hommes de la ville, partisans des Républicains étaient partis combattre les franquistes.
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Pour plus d'informations sur le bombardement de Guernica, cliquer ici.
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La ville de Guernica après le bombardement
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Le 28 mars 1939, Madrid tombe aux mains des franquistes. Franco prend le pouvoir et installe une dictature jusqu’à sa mort en 1975. Des milliers des réfugiés espagnols fuient vers la France. Les représailles contre les républicains vaincus sont terribles.
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Picasso réalisa cette toile en réponse à la commande du gouvernement républicain de Francisco Largo Caballero pour le pavillon espagnol de l'Exposition universelle de Paris de 1937.
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Francisco Largo de Caballero
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I/ Description de la toile
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     A) La représentation 
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Si la plupart des esquisses de l’œuvre ont été réalisées en couleurs, le tableau définitif est lui peint en noir et blanc avec un camaïeu de gris. La peinture est traitée à-plat, sans plan, sans profondeur et sans volume. Les formes sont simplifiées. Il s’agit d’une construction en forme de pyramide.
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A sa base gît le cadavre d’un soldat mort, décapité et démembré serrant une épée brisée dans la main. A côté de l’arme pousse une petite fleur fragile et délicate. Son sommet est la flamme d’une torche brandie par une femme à l’aspect fantomatique, surgissant de nulle part. A cette construction s’ajoute deux scènes sur les côtés de la toile. La première représente une femme aux yeux en forme de larme, porte son enfant mort et au-dessus d’elle le taureau impassible observe, de haut. Dans la seconde, hurle une femme édentée, les bras tendus vers le ciel, les yeux écarquillés. Au centre du tableau, le cheval blessé se tord de douleur. Sa robe est composée de traits réguliers qui rappellent les caractères d’imprimerie de journal. Son corps est transpercé par une lance. Entre ces deux animaux, une colombe s’efface dans l’obscurité. A droite du triangle, une femme accourt en traînant son immense genou, comme attirée par la lumière.
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Tous les regards convergent vers le taureau excepté celui de la femme du côté droit.
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La toile nous montre un ensemble de personnages et d’animaux. Cependant on ne sait pas si la scène se déroule à l’intérieur ou à l’extérieur. Celle-ci est éclairée par une ampoule dont l’abat-jour semble être un œil.
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     B) Les matériaux et les techniques au service de cette représentation 
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Guernica est une peinture à l’huile sur toile tendue sur châssis. Cette technique utilise un mélange de pigments qui forme la matière colorée et d’un liant, généralement l'huile de lin,  d'œillette, de carthame voire de noix, qui les lie et les agglomère.
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II/ Interprétation de l’œuvre
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     A) Comment définir ce type de tableau
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Surréaliste : les personnages ne sont pas réalistes leurs visages ressemblent à des masques, leurs corps sont géométrisés, fragmentés.

Cubiste : Les personnages sont représentés sous différentes facettes.

Symbolique et allégorique : Picasso dénonce ici la guerre. Il utilise pour cela des symboles comme la mort et l’espoir.

Dynamique : il y a beaucoup de mouvement

Expressionniste : Le peintre exprime ses sentiments : les yeux des personnages sont des larmes.

Organisée : la toile se présente comme un ensemble chaotique de formes, nombreuses et géométriques mais ce désordre est en réalité calculé.

Figurative : Les formes ne sont pas abstraites.
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     B) Quel est le message du peintre, que veut-il montrer
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Le peintre a souhaité démontrer l’horreur du bombardement de Guernica.

Il démontre ainsi l’horreur de la guerre en général. « La peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre offensive contre l’ennemi. »
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     C) Quels sont les moyens mis au service de ce message
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Les symboles :
- Le taureau représente la force brute et la cruauté dans la mythologie espagnole. Figure puissante, il enveloppe la mère désespérée et ne peut pourtant qu’observer le massacre, impuissant.

Picasso utilise souvent cet animal, issu de la tauromachie, dans ses peintures. Il représenterait les nationalistes.

- Le cheval blessé représente le peuple espagnol, d’après le peintre lui-même. Il est la victime innocente, le peuple républicain opprimé. La lance qui transperce son corps est une référence à l’arme qui blesse la poitrine du Christ après sa crucifixion. Cette dernière représente l’archétype de la souffrance et l’agonie. Sa robe rappelle le journal, la presse écrite étant le moyen de communication par lequel Picasso a appris le drame.

- La mère portant son enfant mort est inspirée de la Pietà de Michel-Ange, c’est-à-dire l’image de la Vierge Marie pleurant son enfant. La douleur de cette femme est universellement compréhensible, elle exprime l’horreur de toutes les guerres, la souffrance et le désarroi.
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La Pietà de Michel-Ange
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- La colombe symbolise la liberté du peuple agonisante. Symbole de paix, elle signale aussi que la paix est impossible entre les nationalistes et les républicains.

- Le cadavre du soldat représente la violence de la guerre et la mort : il a été sauvagement démembré. Il représente également l’impossibilité de continuer la lutte et l’inégalité des armes. L’épée brisée qu’il serre encore est symbole de paix et la fleur apparaît comme une fragile lueur d’espoir.

- La femme-fantôme qui tient la lampe montre l’indignation de la communauté internationale qui souhaite faire la lumière sur ce qui s’est passé. La bougie représente la flamme de l’espoir qui se situe au-dessus des atrocités de la guerre.

-La femme qui se traîne sur la droite du tableau cherche à atteindre la liberté en vain à cause de son genou blessé.
- La femme du côté droit est désarmée car elle n’a pas de dents. Elle représente donc la mort d’un peuple désarmé et la lâcheté du bombardement. Elle fait référence au Tres de Mayo du peintre espagnol Francisco de Goya qui lui-même fait référence au Christ sur la croix. Ce tableau dénonce lui aussi l’horreur de la guerre en représentant l’exécution des insurgés espagnols par les soldats français sous le Second Empire de Napoléon III. Picasso a ainsi souhaité rendre hommage à son compatriote.
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Le Tres de Mayo de Francisco de Goya
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- L’ampoule serait un œil divin ou l’œil de Picasso sur ces évènements. Elle peut être interprétée par une lumière électrique ou un soleil resplendissant.

- Le noir et le blanc accentuent la gravité de cet évènement.

La construction place la mort en bas (cadavre) et l’espoir au sommet (bougie).
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Une œuvre colossale
L’œuvre est gigantesque : elle mesure 3,51 X 7,82 m. Les dimensions de Guernica répondent à un souci de visibilité. La barbarie du bombardement doit être dénoncée efficacement.
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Conclusion : portée de l’œuvre
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Guernica, tableau portant le nom de la petite ville basque espagnole, dénonce d’abord les atrocités du bombardement subie par cette dernière avant le début de la Seconde Guerre mondiale puis la guerre en général. Cette immense toile chargée de symboles montre un peuple martyrisé et écartelé entre la barbarie sauvage et la résistance porteuse d’espoir.
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Pour plus d'informations sur Guernica, cliquer ici.
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Le Rouge et le Noir

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I/ L'auteur
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     A) Biographie
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Stendhal, de son vrai nom Marie-Henri Beyle, est né à Grenoble le 23 janvier 1783. Ses premières années sont malheureuses : sa mère qu'il aimait beaucoup est morte alors qu'il avait sept ans. Confié à une de ses tantes, il se révolte contre son père et son précepteur. Il s'entendait uniquement avec son grand-père maternel Henri Gagnon qui l’initie à la littérature. En 1796, il entre à l'Ecole centrale de Grenoble puis se rend à Paris en 1799 pour y étudier les mathématiques. Il renonce au concours de l'Ecole polytechnique et s'engage dans l'armée de Napoléon Ier en 1800.

Il arrive en Italie la même année et apprécie beaucoup la ville de Milan. En 1802, il doit rentrer à Paris et démissionne. Il écrit alors des comédies et rêve de devenir « le nouveau Molière », mais ne parvient que difficilement à faire publier ses textes.

L’année suivante, il devient fonctionnaire impérial grâce à son cousin Pierre Daru et l’accompagne à la campagne d’Autriche en 1806 puis à Vienne en 1809. En 1811, après un séjour à Paris, Stendhal repart pour Milan. En 1812, il commence à rédiger L’Histoire de la peinture en Italie.

En août de la même année, il se rend à Moscou, où il est témoin de l’incendie qui ravage la ville. En novembre, il perd le manuscrit de L’Histoire de la peinture en Italie lors de la retraite de Russie. En 1815, il rédige Vies de Haydn, Mozart et Métastase sous le pseudonyme de Bombet.

Lorsque Napoléon livre sa dernière bataille à Waterloo, il reste en Italie et retravaille à L’Histoire de la peinture en Italie, qu’il publie en 1817. La même année paraît également Rome, Naples et Florence, son premier ouvrage signé Stendhal.

En 1819, le père de Stendahl meurt, ruiné. En 1821, Stendhal est soupçonné d’espionnage par le gouvernement autrichien et doit quitter Milan.

En 1822, il publie De l’amour, puis Racine et Shakespeare et Vie de Rossini, son premier succès littéraire, en 1823. En 1825,  Stendhal écrit D'un nouveau complot contre les industriels. En 1827, il rédige son premier roman, Armance. En 1829, Vanina Vanini  et Promenades dans Rome sont publiés, suivi du Rouge et le Noir en 1830, qui passe presque inaperçu.

En 1831, il s’installe à Civitavecchia où il est nommé consul. L’année suivante, il écrit Souvenirs d’égotisme et commence Une position sociale qui demeurera inachevé. En 1834, Stendhal compose Lucien Leuwen, lui aussi inachevé, et écrit Vie de Henri Brulard. Il travaille aux Mémoires de Napoléon en 1836 puis au Rose et le Vert et aux Mémoires d’un touriste en 1837. Après la publication des Mémoires d’un touriste en 1838, il rédige La Chartreuse de Parme qui sera publié l’année suivante avec les Chroniques italiennes. En 1840, il essaie de donner un pendant féminin à Julien Sorel avec Lamiel, roman qui restera lui aussi inachevé.

En 1841, Stendhal est frappé d’apoplexie et rentre en France quelques mois plus tard. En 1842, Stendhal a une nouvelle attaque et meurt le 23 mars 1842.
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Pour plus d'informations sur Stendhal, cliquer ici.
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     B) Bibliographie
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Vies de Haydn, Mozart et Métastase, 1815
De l'amour, 1822
Vie de Rossini, 1823
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II/ L'histoire
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L'action se passe sous la Restauration, à Verrières, une petite ville du Jura. Julien Sorel, jeune homme d’origine modeste âgé de dix-neuf ans, est le fils d’un scieur qui n’éprouve que du mépris pour les choses intellectuelles.  Sa condition le prédestine aux travaux de force mais Julien Sorel, ambitieux, cherche à s’instruire. Il bénéficie de la protection de l’abbé Chélan, le curé du village, qui lui enseigne également le latin. Fasciné par le prestige de Napoléon, Julien se verrait bien épouser une carrière militaire. Cependant sous le conseil de l’abbé il envisage d'entrer au séminaire car cela lui paraît la seule voie judicieuse d'ascension sociale « dans une société frileuse où la naissance roturière est redevenue un handicap après le grand brassage égalitaire opéré par la Révolution et l'Empire ».
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Grâce à l'abbé Chélan, Julien est engagé par Monsieur de Rênal, le maire de la ville. Ce dernier recherche un précepteur pour ses enfants. Timide et indocile dans un premier temps, Julien Sorel ne tarde pas à trouver un certain attrait à cette nouvelle vie. Il tombe sous le charme de Mme de Rênal et devient son amant. Grâce à la tendresse qu'elle lui manifeste, Julien connaît alors un bonheur éphémère. Mais Julien refuse les avances d’Elisa, la femme de chambre de Mme de Rênal, qui s’empresse de faire courir une rumeur sur les sentiments qui animent sa maîtresse et Julien, avant d’envoyer à M. de Rênal une lettre anonyme dénonçant l’adultère de sa femme. Le maire de Verrières décide de se séparer de son précepteur, bien que ces rumeurs lui paraissent fantaisistes.  Avant de partir pour le séminaire de Besançon, Julien a une dernière entrevue avec Mme de Rênal qui lui paraît très froide alors qu’elle lui porte toujours un amour profond.
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Au séminaire de Besançon, Julien est haï par ses camarades. Il fait la connaissance de l’abbé Pirard, grand ami de l’Abbé Chélan, qui le protègera également. Celui-ci lui proposera de devenir le secrétaire du marquis de La Mole. Julien part donc pour Paris afin de prendre ses fonctions auprès de l’illustre aristocrate, après avoir rendu une visite clandestine à Mme de Rênal.
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Le marquis de La Mole, personnalité influente du faubourg Saint-Germain, remarque très vite l'intelligence et la personnalité hors du commun de Julien. Il fait également la connaissance de Mathilde de La Mole, la fille du marquis, qui ne tarde pas à s’éprendre de lui, voyant une âme noble et fière ainsi qu’une vivacité d’esprit qui tranche face à l’apathie des aristocrates de son salon. Une passion tumultueuse commence alors entre les deux jeunes gens.
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Mathilde lui avoue ensuite qu'elle est enceinte et prévient son père de son souhait d'épouser le jeune secrétaire. Dans l’attente d’une décision, le marquis fait anoblir Julien, qui devient ainsi le Marquis Sorel de Vernaye, et lui procure un poste de lieutenant de hussards à Strasbourg.
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C’est alors que Mathilde de La Mole appelle son amant à venir la rejoindre expressément à Paris : son père refuse catégoriquement toute idée de mariage depuis qu’il a reçu une lettre de madame de Rênal qui dénonce l'ambition et l'immoralité de son ancien amant. Julien, ivre de colère, se rend de Paris à Verrières, entre dans l'église et tire à deux reprises, en pleine messe, sur son ancienne maîtresse, sans toutefois parvenir à la tuer.
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Emprisonné, rendu à sa solitude, Julien se rend compte qu'il n'a jamais cessé d'aimer Mme de Rênal. Il médite sur sa destinée et mesure l'étendue de la vanité de ses efforts de réussite sociale. Jugé, il est condamné à mort. Malgré les interventions pressantes de ses deux maîtresses, il renonce à faire appel. Son exécution précède de quelques jours la mort de Mme de Rênal.
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Version audio disponible ici.
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