La Fortune des Rougon
I/ L'auteur
A) Biographie
Chef de l'école naturaliste, Emile (Edouard Charles Antoine) Zola est un écrivain et journaliste
français né à Paris le 2 avril 1840. Il passe toute sa jeunesse à
Aix-en-Provence où il rencontre au collège, le futur polytechnicien et
astronome Baille et se lie d’amitié avec Paul Cézanne. Son père ingénieur
italien meurt prématurément en 1847. Cette disparition soudaine met la famille
dans une situation financière précaire.
A partir de 1858, il quitte Aix pour Paris. Recalé
deux fois au baccalauréat, il mène une vie incertaine. Il entre finalement aux
éditions Hachette comme commis puis comme chef de publicité de 1862 à 1866. Ses
fonctions dans cette entreprise lui permet de côtoyer des illustres
intellectuels de l’époque comme Guizot, Lamartine, Michelet, Littré ou encore
Sainte-Beuve.
Dans le même temps, pendant ses loisirs il compose des
vers, des textes en prose variés (conte de fées et satire politique). En 1864,
paraît son recueil Les contes à Ninon. Le succès est au rendez-vous.
Parallèlement, il collabore à différents journaux comme critique
littéraire, artistique ou dramatique dans Le Petit Journal ou encore Le Salut
Public de Lyon. Ces collaborations lui permettent également de publier
rapidement ses textes et ainsi, de démontrer ses qualités d'écrivain à un large
public.
En 1867, son roman Thérèse Raquin est publié.
Il ne fait pas partie du cycle des Rougon-Macquart mais les sujet
traités (l’hérédité, la folie) dans ce dernier annonce la série. La saga des Rougon-Macquart
se compose de vingt volumes, rédigée entre 1871 et 1893 : La Fortune des Rougon (1871), La Curée (1872), Le Ventre de Paris
(1873), La Conquête de Plassans (1874), La Faute de l’abbé Mouret
(1875), Son Excellence Eugène Rougon (1876), L’Assommoir (1877),
Une page d’amour (1878), Nana (1880), Pot-Bouille (1882), Au Bonheur des Dames (1883), La Joie de Vivre (1884), Germinal
(1885), L’Oeuvre (1886), La Terre (1887), Le Rêve (1888), La Bête humaine (1890), L’Argent (1891), La Débâcle
(1892), Le Docteur Pascal (1893).
Dans la seconde partie de son œuvre, il compose deux
nouveaux cycles : Les Trois Villes (Lourdes (1894) ; Rome
(1896) et Paris (1898)) et les Quatre Evangiles (Fécondité
(1899) ; Travail (1901) ; Vérité, resté inachevé
(1903) et Justice, qui n’a pas été commencé). Ces ouvrages
demeurent moins connus car les critiques se focalisent dès lors davantage sur
l’engagement politique de Zola lors de l’affaire Dreyfus. Sa lettre ouverte J’accuse… !
, adressée au président de la République Félix Faure lui vaut une
condamnation pour diffamation à un an d’emprisonnement et 3000 F d’amende. Il
s’exile en Angleterre et ne revient en France qu’au bout de onze mois, une fois
l’innocence de Dreyfus prouvée.
Le 29 septembre 1902, Zola meurt asphyxié dans son
appartement à Paris dans des circonstances troubles. Il est inhumé à Montmartre
et ses cendres sont transférées au Panthéon le 4 juin 1908.
Pour plus d'informations sur Emile Zola, cliquer ici.
1864 : Les contes à Ninon
1867 : Thérèse Raquin
1871 : La Fortune des Rougon
1872 : La Curée
1873 : Le Ventre de Paris
1874 :
La Conquête de Plassans
1875 :
La Faute de l’abbé Mouret
1876 :
Son Excellence Eugène Rougon
1877 :
L’Assommoir
1878 :
Une page d’amour
1880 :
Nana
1882 :
Pot-Bouille
1883 :
Au Bonheur des Dames
1884 :
La Joie de Vivre
1885 : Germinal
1886 :
L’œuvre
1887 :
La Terre
1888 :
Le Rêve
1890 :
La Bête humaine
1893 :
Le Docteur Pascal
1894 :
Lourdes
1896 :
Rome
1898 :
Paris
1899 :
Fécondité
1901 :
Travail
1903 : Vérité
II/ L'histoire
Adélaïde Fouque est la fille unique d'une famille de
paysans possédant des terres en bordure de la ville de Plassans. A l'âge de 18
ans, elle devient orpheline à la suite de la mort de son père, causée par la
folie, et se marie quelques temps après avec Rougon, un jardinier illettré dont
elle a un fils l'année suivante : Pierre. Le malheur la poursuivant, elle perd
son mari et prend alors pour amant Macquart, un contrebandier ivrogne et
brutal. Elle lui donne deux enfants : un fils, Antoine et une fille, Ursule.
Adélaïde, gagnée peu à peu par la folie héréditaire de sa famille, ses enfants
sont livrés à eux-mêmes et grandissent à demi sauvages.
Pierre
devient un homme calculateur, rusé et met tout en œuvre pour écarter son
demi-frère et sa demi-sœur de l'héritage familial. Il force habilement sa mère
à vendre ses terres et touche seul la totalité somme de la vente. Dès lors, il
s'installe à Plassans et épouse Félicité Puech, la fille d'un commerçant
d'huile d'olive, qui n'a qu'une envie : réussir et faire fortune.
Pierre et
Félicité prennent la relève à la tête du commerce d'huile, mais ne parviennent
pas à en tirer la fortune escomptée. Loin d'abandonner ses ambitions, Félicité
reporte ses espoirs sur ses cinq enfants, et plus particulièrement sur ses
trois fils :
- l'aîné,
Eugène, étudie le droit et travaille, sans passion, au palais de justice de la
ville. Toutefois, son esprit puissant et tortueux l'entraîne à attendre les
événements qui le conduiront au pouvoir.
- Aristide,
le cadet, possède la même passion que sa mère : celle de l'argent. N'ayant pas
achevé ses études de droit, il devient promoteur.
- Pascal, le
second, se détache complètement de ses frères mais également de ses parents.
Grâce à ses grandes capacités intellectuelles, il devient médecin mais exerce
gratuitement, au grand désespoir de sa mère. Passionné par la recherche, il se
met en tête d’étudier le problème de l'hérédité : il prend alors comme modèle
sa propre famille.
La vie de
Pierre et de sa famille va être bouleversée à la suite du coup d’Etat de
Napoléon Bonaparte. En effet, les Rougon vont devenir les chefs du mouvement
conservateur qui s'installe à Plassans, dans le but de conquérir, enfin, le
pouvoir. Au même moment, Pierre voit revenir Antoine, son frère, accompagné de
sa femme et de trois enfants : Lisa, Gervaise et Jean. Antoine
cherche à se venger du vol dont il a été victime. Après avoir essayé de le
faire chanter, Antoine adopte une autre stratégie et rejoint la cause
républicaine.
Aristide et
Eugène profitent également de la situation pour assouvir leurs ambitions : le
premier devient démocrate et le second entre dans l'espionnage pour le compte
des bonapartistes. Il n'oublie pas de communiquer les informations recueillies
à son père. C'est en interceptant une de ces informations que Félicité change
ses plans et adhère à la cause napoléonienne avant le coup d'état du 2 décembre
1851.
Pierre
Rougon profite alors de la situation et sauve Plassans des griffes d’insurgés
imaginaires. Grâce à son « exploit », il reçoit la Légion d’Honneur.
Antoine Macquart, quant à lui, doit fuir à l’étranger pour sauver sa vie car il
est républicain.
Dans ce
roman se déroule parallèlement une autre histoire : celle de Silvère et de
Miette.Silvère, orphelin à cinq ans après la mort de sa mère Ursule Macquart et
le suicide de son père Mouret, est élevé par sa grand-mère Adélaïde. Une fois
adulte, il épouse les causes de la République non pas par calcul, mais par
enthousiasme. Il tombe également amoureux de la jeune et belle Marie
Chantegreil, dite Miette. Les deux jeunes gens partagent les mêmes convictions
et rejoignent les rangs de l'armée paysanne. C'est là que Miette trouve la mort
lors d'une confrontation avec les partisans de Napoléon Bonaparte. Silvère est
ensuite abattu d'une balle en pleine tête, quelques heures avant la victoire de
Pierre et de Félicité.
Version audio de la Fortune des Rougon,
disponible ici.
Version audio des Rougon-Macquart,
disponible ici.
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